Solaire

Ian McEwan

Gallimard, 2011

Ian McEwan est un écrivain anglais, connu en France pour d’autres romans comme : Expiation, Délire d’amour, Samedi

Son univers romanesque est toujours un peu angoissant. Dans ses oeuvres, il s’interroge aussi sur les grands problèmes du monde moderne.

Quand on lit Solaire, on peut se demander s’il s’agit d’un roman sur le réchauffement climatique et les énergies propres. Ou bien si c’est un roman scientifique qui expose différentes théories de physique. L’ensemble est en effet très bien documenté, parfois même un peu ardu.
En fait, toutes ces questions servent de toile de fond aux aventures et mésaventures rocambolesques du personnage principal. Solaire est un roman comique qui met en scène MICHAEL BEARD, ancien Nobel de physique qui n’a plus rien fait depuis qu’il a obtenu le prix et vit sur sa réputation. C’est un homme vieillissant, chauve et corpulent, égocentrique, attaché à ses petites habitudes, hypocrite, cynique et opportuniste; la liste n’est pas close… Ce personnage peu sympathique est un horrible coureur de jupons et semble avoir a priori la faveur des femmes.
L’intrigue est cocasse : marié cinq fois, M  Beard a trompé toutes ses femmes, la cinquième le trompe de retour avec un maçon pas commode. Beard est nommé directeur d’un centre de recherches sur les énergies renouvelables. Il feint de s’y intéresser mais il se contrefiche de l’avenir de la planète. Parmi ses collaborateurs, il en est un qui développe une thèse intéressante que Beard s’approprie après l’avoir tué accidentellement. Le jeune savant a en effet passé la nuit avec la femme de Beard. Celui-ci échappe aux ennuis en maquillant l’accident en crime dont il fait retomber la responsabilité sur le maçon… Il s’ensuit pour Beard une carrière dans les énergies renouvelables dont on ne dira pas la suite.

Le personnage principal est tourné en dérision dans de nombreux passages cocasses; l’auteur en profite aussi pour faire la satire du politiquement correct, du rôle de la presse et des milieux universitaires scientifiques.
Mais les grands moments de la lecture restent les passages humoristiques et rocambolesques où son personnage, d’ailleurs pas si antipathique que ça, est décrit dans toute sa petitesse.

Marie-France

Une réflexion sur “Solaire

  1. Je viens d’achever ce roman et je retrouve tout à fait les caractéristiques de ce roman dans ta note de lecture, Marie-France. Cependant, je mettrai un bémol lorsque tu parles de « roman comique ». Certes, le personnage est parfois dans des situations très drôles, comme par exemple ce discours qu’il prononce, nauséeux, après avoir engouffré des sandwiches au saumon, mais je trouve que le cynisme l’emporte largement sur le comique. Le personnage de Michael Beard est l’anti-héros par excellence. Ian McEwan accomplit la prouesse de nous rendre ce personnage « attachant », non pas au sens affectif du mot, mais plutôt dans le sens où nous nous avons envie de savoir ce qui va lui arriver, jusqu’où sera-t-il capable d’aller, tel qu’il est, sans scrupules.
    En résumé, j’ai mis du temps à rentrer dans ce récit. J’ai largement zappé les descriptions scientifiques que tu trouves comme moi ardues. En revanche, j’ai vraiment apprécié les dialogues et les plongées dans les pensées du personnage principal, passages où s’exprime au mieux le talent de McEwan. Je suis un peu déçue par la fin, que je ne raconterai pas ici (…), que je souhaitais tragico-ridicule, aux couleurs de ce personnage. Mais j’ai trouvé intéressant que l’auteur réussisse à nous tenir en haleine avec un personnage aussi odieux…

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